Symposium GRAF, Bordeaux, mai 2002

Claude Debon

 

EXPERIENCE ET AUTOFORMATION

 

Claude Debon, CNAM (mars 2002)

 

Quelques repères par rapport au texte que je me propose de faire pour le symposium du GRAF

 

Le lien que je fais entre notre groupe de réflexion et mes propres centres d'intérêt et recherches

 

Il m'a semblé que les dimensions sociales de l'expérience étaient peu présentes et prises en compte par notre groupe. C'est cette approche que je développe le plus en lien avec l'autoformation éducative . Il me semble que l'on peut les retrouver dans nos discussions à travers la dimension évènementielle de l'expérience et de sa dimension biographique. Mais il faut clairement resituer le sujet dans son appartenance sociale et en analysant les situations et acteurs sociaux qui ont été particulièrement constitutifs de cette expérience qui est autant sociale que subjective.

 

Ceci dit, tous les points travaillés enrichissent ma réflexion concernant l'usager apprenant et le développement de son pouvoir d'autoformation dans les dispositifs de formations ouvertes. La prise en compte de la globalité de ce qu'il est, de l'expérience constitutive de son identité me semble essentielle

 

Mais, je pense intéressant de développer l’analyse de ce qui construit l'expérience de l'apprenant dans les actions qu'il met en oeuvre pour réussir ses apprentissages dans le cadre des dispositifs de formation ouverts et leurs nouvelles formes. Le lien entre expérience et action de l'apprenant me parait toujours à faire et, comment cette expérience peut se transformer en savoirs acquis, validés par l'institution formatrice. La différence entre sens (l’apprenant) et signification (l'institution cf. JM Barbier) entre représentation et savoir peut être l'un des indicateurs servant à l'analyse des interactions qui s'opèrent entre les apprenants et leur formation, médiatisée par les dimensions organisationnelles, techniques et humaines des dispositifs.

 

Dans une logique d'action et non plus de recherche ces analyses peuvent servir à produire une réflexion nouvelle sur l'ingénierie des dispositifs, les contraintes nécessaires, les modes d'accès aux savoirs à privilégier, les médiations humaines à proposer.

 

Les apports que je pense développer dans le texte

 

Rappel des principaux résultats des recherches que je conduis sur la Formation à distance en me centrant sur les interactions entre usagers et dispositifs et les rôles joués par la médiatisation technique et la médiation humaine du point de vue de l'usager. C'est en prenant en compte les différentes dimensions de l'expérience (cognitives, affectives, socioprofessionnelles) que l'on peut comprendre l'autonomie prise par l'apprenant dans la gestion qu'il fait de ses apprentissages par rapport au « modèle d'usage » proposé par l’institution formatrice. Cette autonomie présente des risques qu'il est intéressant d'analyser :

·       du point de vue des processus métacognitifs mis en jeu dans le parcours autoformatif avec l'usage fait ou non des ressources technologiques et humaines proposées.

·       du point de vue de l'exercice de la responsabilité de l'institution formatrice par rapport à la réussite ou à l'échec des formations

Sur le plan théorique et pour approfondir le lien entre expérience et action médiatisée je ferai plus particulièrement référence :

·       aux apports de Yves Jeanneret sur les technologies de l'information (dernier ouvrage: Y a-t-il vraiment des technologies de l'information ? Presses universitaires Septentrion, 2000) et de Claire Belisle (Les pratiques médiatiques, CNRS Éditions, 1999)

Pour le lien entre le sujet situé et son action je ferai plus particulièrement référence :

·       à l'apport de la sociologie de l'expérience de F. Dubet dont J'ai rendu compte dans une de nos séances de séminaire.