Mes
réflexions actuelles sur l’autoformation ont pour cadre, au sein du GRAF, mes activités avec le groupe Autoformation
et expérience, dont vous avez eu le
compte-rendu pour nos activités 2002-2003.
1/
un ouvrage que je suis en train de terminer (d’ici fin mai, d’où mon retard
pour ce papier), en chantier depuis plusieurs années. Le titre : Devenir
autodidacte. Contribution à une anthropologie de la formation, à
paraître à l’automne aux Éditions L’Harmattan[1].
Le projet initial
était de réunir dans un ouvrage ayant sa propre cohérence, des articles que
j’avais écrit portant directement sur l’autodidaxie ou pouvant
éclairer une approche anthropologique de l’autodidaxie.
Cette option pour une approche anthropologique de
la formation est
ancienne. Elle figure dans mes mots-clefs de l’annuaire des enseignants
chercheurs en sciences de l’éducation depuis
plusieurs années, et elle a pour point de départ mon intérêt pour une approche
clinique du sujet en formation. Cet intérêt, sur une quinzaine d’années, a
évolué vers la psychosociologie clinique avant de s’ouvrir vers un approche
plus anthropologique. Dans cette approche anthropologique j’articule une
réflexion sur l’orientation de personnes ayant des itinéraires
« atypiques » (du double point de vue de l’imaginaire de
l’orientation et des pratiques) à la question du « rapport au
savoir », des expériences et des processus identitaires
engagées dans les logiques d’orientation. J’attache une importance particulière
à l’articulation entre dynamiques individuelles et collectives, et aux rapports
entre imaginaire et réalité des pratiques. Le paradigme de l’autoformation m’est
d’une grande utilité dans la réflexion que je mène sur ces articulations[2].
L’ouvrage
comprend six chapitres :
-
dans
un premier chapitre il est question de « l’autodidacte » comme figure
du sujet apprenant qui vient nourrir l’imaginaire de la formation à travers un stéréotype aux traits ambivalents.
-
le
second chapitre explore les liens ambigus entre l’imaginaire du sujet en
formation qui s’exprime dans cette figure et la réalité dont il s’inspire et
qu’il contribue à « construire », à propos notamment de l’identité autodidacte.
-
le
troisème chapitre examine l’actualité de cette représentation considérée
souvent comme datée (c’est une figure qui met en scène le destin problématique
d’un sujet « post-moderne », « désaffilié », invité à un
comportement héroïque, à « s’auto-produire ». Une figure d’autant
plus attractive qu’elle est « médiatisée » dans des formes narratives
auxquelles nous sommes très attachées (le témoignage, l’autobiographie) ;
attractive aussi parce qu’elle active simultanément mythologie du sujet en
formation et fantasmes d’auto-engendrement ;
-
le
quatrième chapitre est une approche historique de l’autodidaxie ;
-
le
cinquième porte sur les éléments de débat.
-
le dernier
chapitre explore trois « espaces/temps » de l’autodidaxie : la vie quotidienne, les
moments de crise et de transitions qui ponctuent « le cheminement de la
vie », le processus créateur.
2/ le
témoignage : transmission de l’expérience, travail sur les représentation
et « écoformation » (dans l’ouvrage en chantier du groupe Expérience
et autoformation)
4/Séminaire
Anthropologie de l’orientation et autoformation avec des
étudiants de maîtrise (Expérimentation pédagogique)
5/ cours CNED :
autoformation et lien
social (contribution à un cours « Éducation et Société »)
[1]J’ai
rédigé un article dans le Hors série de Sciences humaines « Former, se
former, se transformer » paru en mars dernier qui rend compte de la
problématique qui organise l’ouvrage. Il y a aussi un encadré avec les 3
mots-clef : autoformation, autodidaxie, autodidacte.
[2] Je
n’oublie pas pour autant que, comme tous les concepts utilisés dans le champ de
la formation, il est exposé, sans
doute plus que d’autres, à être utilisé par les entreprises de formation comme
« un concept-valise » d’un intérêt
marchand bien identifié.