Contribution de Claude Debon

Mes directions de recherche reliées à l’autoformation et qui font partie de mon investissement dans le groupe « Expérience » du GRAF concernent :

 

Les FAD 

 Je poursuis au CNAM sur le terrain des FAD qui s’y développent mes  investigations sur les formations médiatisés commencées sur le terrain de la Caisse d’épargne et des APP.

Ma problématique concerne plus particulièrement les  publics des FAD et les  indicateurs sociaux (statut professionnel, activités et responsabilités, niveau et contenu de la formation initiale, objectif de  formation) de l’autonomie qu’ils développent dans ces dispositifs.  L’autonomie est identifiée :

-         par rapport à la réussite du parcours, réussite objective (examens ou validations, réussite subjective (par rapport au projet personnel visé)

-         par rapport  au  parcours autodirigé que les apprenants réalisent  dans le dispositif  et l’usage qui est fait des ressources technologiques et humaines  dans le parcours

 

Il me semble très important de comprendre  les interactions qui s’opèrent entre projets individuels et projets institutionnels en FAD en regardant du point de vue des apprenants adultes dans la globalité de leur histoire et de leur expérience . La prise en compte des situations scolaires, sociales, professionnelles   me semble terriblement manquer :

-         aux approches cognitives de l’autoformation : pour éclairer ce qui origine le sentiment de compétence, d’autoefficacité, la perception que les moyens de formation utilisés servent le projet individuel.

-         aux approches éducatives de l’autoformation : pour comprendre les parcours réalisés, leur  différence avec le modèle prescrit et inscrit  de progression , le   rôle joué par les ressources technologiques et les ressources humaines virtuelles ou présentielles , les risques  et les bénéfices pour les apprenants  d’un parcours autonome.

La VAE

C’est une nouvelle direction de recherche pour moi et qui s’impose en lien avec les nouveaux développements de pratique, en général et au CNAM en particulier, depuis la loi de modernisation sociale et les décrets d’application en avril 2002. J’interviens à la Chaire de formation des adultes dans les appréciations à formuler sur les demandes de dispenses d’UV ou de Diplôme et dans les jurys de validation.

            Il me semble qu’il y a un enjeu fort dans les dispositions de la loi pour le développement d’un nouveau pouvoir d’autoformation pour ceux qui s’emparent des possibilités ouvertes puisque :

-         un statut fort est accordé à l’expérience des acteurs ouverte à des situations non professionnelles et ouverte à l’identification et à la construction par les acteurs eux-mêmes  au cœur de cette expérience de savoirs pratiques ou formalisés.

-         Il n’y a plus la nécessité de passer par une institution formative pour acquérir les savoirs identifiés  comme nécessaires à l’obtention de diplôme. La certification des savoirs constitutifs de l’expérience et des compétences continue par contre à l’exiger avec l’obtention possible de diplôme.

-         Les certifications et titres doivent être inscrits au répertoire des certifications et des métiers ce qui doit favoriser leur reconnaissance professionnelle. 

 

Je pense très utile de conduire des recherches  sur cette thématique permettant au delà des actions et procédures à mettre en place dans les services de ressources humaines et les institutions éducatives de comprendre ce qui peut être moteur pour l’acteur concerné de l’engagement  d’une demande de VAE, l’élaboration d’un dossier et la réussite souhaitée.

La problématique que je souhaite développer dans le cadre du CNAM plus particulièrement  concerne :

-         Les conditions sociales et professionnelles de parcours individuels qui favorisent l’identification de l’expérience comme productrices de compétences et de savoirs dans les situations de travail et originent la demande de VAE .

-         Les interactions qui s’instaurent entre l’identification de l’expérience, sa formalisation par l’acteur et  les référents des diplômes et validations dont il souhaite l’obtention . Ce que j’appelle aussi liens entre l’expérience subjective et les marqueurs sociaux.

-         Le rôle que jouent du point de vue de l’acteur le guide technique  constitué par le dossier, ses différentes rubriques et  l’accompagnement humain  réalisé  dans la clarification et la mise en forme de l’expérience. Il serait tout à fait intéressant de croiser le rôle repéré avec le jugement porté par le jury de validation et la réussite ou l’échec de l’obtention souhaitée.