Didier Paquelin

 

Dynamique d’actualisation des dispositifs de formation ouverte et à distance

De la reconnaissance au pouvoir d’action

 

 

Pouvoir[1] et reconnaissance[2] semblent a priori intiment liés, liaison définie par la réciprocité interrogeant la subordination de l’un par rapport à l’autre. Ces deux termes semblent consubstantiels. Est-ce le pouvoir qui confère la reconnaissance, ou bien est-ce la reconnaissance qui donne accès au pouvoir ? Débat originel qu’il ne s’agit pas de traiter en tant que tel dans cette contribution. L’objectif est davantage de comprendre la dynamique qui unit ces termes et d’identifier quels sont les acteurs et les objets en présence dans ce contexte singulier de l’apprentissage réalisé dans des dispositifs de formation ouverte et à distance.

 

Le propos trouve sa genèse dans le champ des théories de l’activité, de l’ergonomie du travail et de la sémiologie. Nous considérerons que l’apprentissage est un acte conscient et de conscientisation d’une transformation d’un état du soi, allant d’une transformation de sa base de connaissances, à la transformation de ses valeurs, éthique et identité. Nous chercherons notamment à comprendre comment par un processus dual se combinent de multiples formes d’interactions entre acteurs pour la reconnaissance réciproque d’un pouvoir partagé.

 

 

L’implication de l’apprenant : forme d’exercice du pouvoir et de reconnaissance

 

La rupture de « l’espace-temps-social » conventionnel générée par la mise à distance des acteurs de l’acte de formation suppose la reconfiguration d’une structure organisatrice et contenante de l’acte éducatif et de l’apprentissage. Interprétée sous l’angle des interactions entre acteurs, la triangulation initiale (Houssaye) qui réunit apprenant/savoir/formateur évolue vers un système plus complexe. Complexité née de la multiplicité des acteurs et de leurs interrelations (Kuutti, Engeström).

 

Les dispositifs de formation ouverte et à distance (DFOAD) offrent un ensemble de fonctionnalités, de ressources matérielles et humaines dont l’objectif est de contribuer à la réalisation de l’apprentissage. De la même manière que tous les individus d’un groupe classe ne participent pas de la même manière à un cours en présentiel, l’implication des apprenants à distance organisent de manière singulière le dispositif initial. Cette implication est d’ailleurs sollicitée par les concepteurs de ces dispositifs, qui dans une mouvance économique des biens et des services attendent de l’apprenant une posture active et participante.

 

Pineau (2000)[3] définit la formation comme « un processus unificateur de mise ensemble, en sens, d’éléments et moments autrement séparés ». Cette définition met en équivalence « former » avec « créer, constituer, composer, concevoir » mentionnant explicitement que l’être et la forme sont indissociables. Nous retrouvons cette dimension créatrice de la formation dans la définition que donne Linard d’un dispositif de formation : «  fondé sur la mise en système des agents et des conditions d'une action...un dispositif est une construction cognitive fonctionnelle, pratique, incarnée. Il présuppose quelqu'un derrière la représentation préalable de l'effet visé et une logique de type dramatique qui combine la mise en scène des protagonistes, des rôles et des circonstances avec les règles du déroulement de l'action. » (Linard, 1998). Le paradoxe se précise et peut se traduire par la question : à qui appartient ce projet de construction ? Dans une perspective d’autoformation, cette construction ne peut relever d’un seul acteur : l’apprenant ne peut agir seul dans un cadre institué, de même que l’institution ne peut imposer ses règles et ses lois. Le dispositif devient objet et sujet de négociation. Les protagonistes de cette pièce éducative doivent agir ensemble pour la construction d’une forme organisatrice cohérente qui dirige et structure l’acte d’apprendre.

 

Au-delà ce cet attendu, il convient de comprendre le processus réel d’implication de l’apprenant. Pour ce faire nous proposons d’analyser cette dynamique en considérant que l’apprentissage dans des dispositifs de formation ouverte et à distance sollicite l’apprenant dans un double processus : la co-construction du dispositif et des savoirs (Paquelin & Choplin, 2003).

 

Pour comprendre cette dynamique, nous nous appuierons dans un premier temps sur des éléments issus de la psychologie du travail. Les travaux antérieurs conduits par Rogalski, Samurçay, Rabardel, Pastré, ont avancé la conclusion d’une dynamique d’appropriation (genèse instrumentale pour Rabardel) qui différencie un état prescrit d’un état réel. Nous proposons d’étudier l’appropriation des dispositifs de formation ouverte et à distance dans cette continuité. Ainsi, nous faisons l’hypothèse que cette dynamique de co-construction relie trois états du dispositif : l’état prescrit, l’état perçu et l’état vécu.

 

Nous nommons l’état prescrit (EPr), le dispositif tel qu’il est conçu par les concepteurs et porteur d’une prescription d’usage. L’état perçu (Epe) est un construit par l’apprenant, qui à partir d’indices sémiotiques, de sa représentation de ce type de dispositif et de la tâche à accomplir, et de ses besoins élabore une image du dispositif (image opérative, Ochanine 1978). L’état vécu (EVe) ou réel est l’actualisation effective du dispositif prescrit, ce qui est réellement utilisé.

 

Cette distinction entre le prescrit et le réel[4] est l’expression même de l’ouverture d’un dispositif. Certains auteurs parlent de plasticité des dispositifs. Ce sont des dispositifs pour lesquels les concepteurs ont cherché à anticiper l’action en situation (Béguin, Cerf, 2004). Le qualificatif « ouvert » suppose d’une part qu’il y ait une flexibilité potentielle de certaines composantes du dispositif, et que d’autre part des choix puissent être effectués par l’apprenant. Ces premiers éléments descriptifs illustrent une première dimension du couple pouvoir/reconnaissance :

-       la reconnaissance de ce qui est actualisable, c’est-à-dire le passage d’un état virtuel à un état effectif, réalité tangible du dispositif ;

-       le pouvoir d’agir et plus spécifiquement de définir les variables de certains paramètres du dispositif initial.

 

Cette prise de pouvoir sur le dispositif prescrit qui donne naissance au dispositif réel peut s’analyser en différenciant :

1.      ce qui est actualisé en l’état ;

2.      ce qui n’est pas actualisé ;

3.      ce qui est transformé ;

4.      ce qui est créé.

 

Cette proposition rejoint les travaux de Kying (1991) relatif aux niveaux de transformation des systèmes. Cet auteur distingue ce qui est non modifiable, modifiable et adaptable, transformable. Cette distinction suppose la définition de degré de liberté d’action au sein même du dispositif prescrit mais également l’identification de zone d’ancrage[5] de ce dispositif à des éléments externes. Reconnaître à l’apprenant le pouvoir d’actualisation de tout ou partie du dispositif requiert l’acceptation d’apports d’éléments externes (exemple : l’apprenant mobilise des outils de communication qui n’appartiennent pas au dispositif prescrit par les concepteurs et/ou tuteurs).

 

Accepter cette dynamique revient à reconnaître le pouvoir d’inventivité de l’apprenant (Weill-Fassina, Rabardel, Dubois, 1993).  Ces auteurs rappellent que « les actions ne sauraient être réduites à l’effection de réponses à des stimuli reçus, plus ou moins passivement […] les opérateurs explorent, interprètent, utilisent, transforment leur environnement technique, social et culturel » (p. 21). Cette inventivité[6] exprimerait ce que nous proposons de nommer la genèse dispositive (Paquelin, 2003).

 

 

Les degrés de liberté d’action : reconnaître son pouvoir d’agir

 

La flexibilité, plasticité d’un dispositif de formation ouverte se concrétise par l’existence de degré de liberté d’action offert à l’apprenant. Dans un système, ces degrés de liberté d’action sont définis pour chacune des caractéristiques. Dès lors que ces caractéristiques seront précisées pour un dispositif de formation ouverte, les degrés de liberté d’action seront alors explicités. Quelle modélisation choisir ? A ce stade de notre construction[7], nous retiendrons les composantes suivantes pour définir un tel dispositif :

 

1.      les objectifs, les savoirs, les compétences visées ;

2.      les activités d’apprentissage ;

3.      les activités d’évaluation ;

4.      les ressources informationnelles didactisées ou non ;

5.      les activités de régulation ;

6.      les activités de production ;

7.      les activités de planification, de gestion et de suivi du parcours et des activités.

 

La dynamique d’appropriation exposée en début de cette contribution et cette proposition de catégorisation permettent de construire une matrice d’analyse de l’exercice du couple « pouvoir/reconnaissance » (tableau 1). Chaque intersection est l’objet d’une analyse spécifique qui explicite la dynamique en prenant en compte ce qui revient à l’apprenant, le dispositif, l’environnement ou contexte.

 

Pour expliciter cette proposition prenons quelques exemples. Dans certaines situations observées, les ressources informationnelles proposées ne sont pas utilisées malgré l’actualisation des activités d’apprentissage. Les apprenants n’actualisent pas les ressources et mobilisent des ressources extérieures au dispositif. Ce choix n’est pas fait au hasard. Il est consécutif à une dynamique de reconnaissance qui les a conduit à reconnaître comme utilisable et potentiellement efficace des ressources informationnelles maîtrisées en dehors du dispositif prescrit (Paquelin, 2002). Leur pouvoir de choisir doublé de leur capacité à reconnaître une ressource adaptée leur permet « d’inventer » un dispositif réel qui correspond d’une part à leur pratique d’apprentissage, à ce qui est attendu comme performances dans le dispositif prescrit et ce qui convient à leur environnement d’apprentissage. Ce premier exemple demanderait plus amples explications pour compléter la matrice d’analyse. Notons cependant que la non-actualisation d’une composante du dispositif prescrit peut résulter d’une omission. L’intervention d’un tuteur, qui reconnaît l’origine de la non-actualisation permettra à l’apprenant d’une part de prendre conscience de cette omission et d’autre part de réagir en conséquence.

 

 

Actualisation

Non-actualisation

Transformation

Création

Objectifs

 

 

 

 

 

 

Activités d’apprentissage

 

 

 

 

 

Activités d’évaluation

 

 

 

 

 

 

Ressources informationnelles

 

 

 

 

 

Activités et outils de communication

 

 

 

 

 

Activités et outils de production

 

 

 

 

 

Activités et outils de planification

 

 

 

 

 

Tableau 1 : Matrice d’analyse de la dynamique d’appropriation

 

Ce cadre d’analyse permettrait de comprendre en quoi cette dynamique est située[8] et donc non réductible à des schémas pré-établis, délimitant ainsi « la fraction » industrialisable du dispositif. La variabilité de l’actualisation d’un dispositif ne saurait être infinie. Il conviendrait de préciser la part « irréductible » de la variabilité, celle qui définit une constance d’actualisation. Le dispositif prescrit serait une œuvre inachevée sollicitant l’apprenant pour une finalisation singulière et temporaire. Daniellou (2004) parle de flexibilité synchronique pour exprimer des systèmes qui laissent des « marges de manœuvre » aux utilisateurs. Pour cet auteur « l’enjeu de l’approche de l’activité future n’est pas de prévoir en détail l’activité qui se déroulera dans l’avenir, mais de prévoir  l’espace des formes possibles d’activité future ».  Cette plasticité assure une double fonction  d’adaptation : adaptation situationnelle, adaptation personnelle. Le dispositif est adaptable à la situation dans laquelle l’apprenant réalise en fonction de ses propres capacités son apprentissage. Elle permet une actualisation qui prend en compte le potentiel de situation dans laquelle se situe l’apprentissage et les capacités de l’apprenant à réaliser son apprentissage.

 

Cette adaptation ne peut se réduire à la simple substitution d’un élément par un autre. Elle peut être l’objet d’apprentissages parfois complexes pour l’apprenant et le tuteur. Cela nécessite d’être en capacité de créer des liens entre des éléments issus d’espaces hétérogènes.

 

Comment s’organise l’acceptabilité d’éléments extérieurs au dispositif prescrit ? Existent ‘il des limites à ces reconfigurations ? Quelles sont les vecteurs qui maintiennent l’état effectif et productif du dispositif nouvellement configuré ? Autant de questions qui pourront être débattues à l’occasion de nos échanges.

 

L’accompagnement de l’appropriation

 

L’appropriation d’un dispositif de formation ouverte permet d’apprécier la prédictibilité du fonctionnement prescrit, laquelle permet à l’utilisateur de reconnaître les fonctionnalités et l’organisation générale. La construction de cette représentation s’effectue de manière synergique entre des indices et signes locaux et une construction globale de l’espace structurant de l’action (cette dynamique pourrait être étudiée comme forme de sémiogénèse).

 

Cette construction mobilise les capacités de l’apprenant à se représenter l’espace non pas comme un ensemble géométrique euclidien qui affecte à tout point des coordonnées, mais comme un espace topologique au sein duquel chaque élément est défini par rapport aux relations qui l’unissent à d’autres éléments (Fastrez, 2002). La reconnaissance par l’utilisateur des éléments et des liens qui les unissent suppose une forte utilisabilité de l’application (ergonomie de surface, ergonomie de profondeur). Identifier cet espace, revient à reconnaître les frontières à l’action (Vicente 1999). Cette perception est d’autant plus importante qu’elle agit comme forme organisatrice de l’activité de l’apprenant, qui selon son pouvoir d’action suscitera plus ou moins de guidage. Ainsi l’activité d’apprentissage est sous l’influence d’une double détermination : celle du dispositif et celle de l’apprenant. Elle est sous-tendue par une construction sociale qui organise l’actualisation du dispositif prescrit.

 

 

La dynamique d’appropriation d’un dispositif de formation ouverte ne semble pas de type linéaire, mais de type spiralé. La première étape est celle de la reconnaissance de l’offre au cours de laquelle l’apprenant reconnaît certaines composantes du dispositif. L’apprenant teste l’efficience du dispositif pour ensuite retenir ce qui lui semble pertinent pour la suite de son projet.

Ces différents ajustements qui conduisent à la stabilisation d’un dispositif vécu sont l’objet de régulation entre l’apprenant et les autres membres engagés dans le dispositif : les tuteurs et les autres apprenants (Paquelin et Choplin, 2003). Ces régulations ont pour objet de maintenir l’évolution du dispositif prescrit dans son aire de développement, d’actualisation.

 

Il est bien entendu que l’apprenant, de par ses caractéristiques personnelles cognitives, émotionnelles, affectives, sera en plus ou moins en capacité d’agir de manière autonome. Les travaux de recherches relatifs à l’étude des apprenants dans ces dispositifs montrent combien certaines caractéristiques de leur situation personnelle, professionnelle interviennent dans ces dynamiques d’appropriation (citons par exemple le sentiment d’urgence et/ou de nécessité, Glikman 2002).

 

… et maintenant

 

Le pouvoir d’agir, de décider, d’intervenir, que chacun reconnaît à l’autre, participerait à l’actualisation du dispositif prescrit en un dispositif vécu. Cette actualisation se traduit par une reconfiguration du dispositif initial. La co-construction de son dispositif d’apprentissage est un acte formatif qui requiert du temps institué de discussion et de négociation. Elle articule dans un processus social de reconnaissance des espaces-temps-sociaux hétérogènes. Acte de trans-formation par lequel apprenants et tuteurs s’impliquent activement pour définir la configuration la plus propice au regard du contexte et des capacités de l’apprenant pour contenir et soutenir l’apprentissage. L’explicitation et la conscientisation de l’actualisation des composantes du dispositif est nécessaire et formative. Il s’agit d’ouvrir la boîte noire pour comprendre le sens des choix et de leur signification, afin de trouver le bon sens, la bonne direction qui permettra la réalisation du projet de formation. Cette reconnaissance contribuera à l’appropriation ou réappropriation[9]  de son pouvoir d’action. Cette co-construction semble orientée par la quête d’une intentionnalité partagée dirigée par la reconnaissance mutuelle d’un bien commun pour partie de nature symbolique[10].

 

Bibliographie

 

Beguin P., Cerf M., (2004). Formes et enjeux de l’analyse de l’activité pourla conception des systèmes de travail. http://www.activites.org

 

Daniellou F., (2004). « Ergonomie et conduite de projet » in L’ergonomie, Falzon, P. (coord), PUF.

 

Engeström Y., (1987). Learning by expanding : an activity-theoretical approach to developmental research, Helsinki, Orienta-Konsultit.

 

Fastrez P., (2002). «Hypertextualité et modification du rapport au savoir» in Les TIC au service des nouveaux dispositifs de formation, Education Permanente n°152, 31-42.

 

Glikman V., (2002). «Apprenants et tuteurs : une approche européenne des médiations humaines » in Les TIC au service des nouveaux dispositifs de formation, Education Permanente n°152, 55-69.

Ochanine D., (1978). « Le rôle des images opératives dans la régulation des activités de travail », Psychologie et Education, vol. 2 , 63-72. 

 

Paquelin D., et alii (2002), Rapport d’Evaluation, Projet MIReHD-EFAd, GET.

 

Paquelin D. (2003). « Accompagnements, émergence de la forme », Colloque L’Accompagnement et ses paradoxes, Fontevraud, 22-23-24 mai 2003.

 

Paquelin D., Choplin, H., (2003). «Du prescrit au vécu, l’enjeu des régulations »  in Autoformation et enseignement supérieur  B. Albero, (sld), Hermes Science.

 

Pastré P., (1999). « Comprendre après coup grâce à la simulation », Education Permanente, n°139, 90-115.

 

Pineau G., (2000). « Formation » in Dictionnaire Encyclopédique de l’Education et de la Formation, Nathan Université, pp. 459-462.

 

Rabardel P., (1995). Les hommes et les technologies : approches cognitives des instruments contemporains, Paris, A. Colin.

 

Samurçay R., Pastré P., (1995). « La conceptualisation des situations de travail dans la formation des compétences », Education Permanente n°123, 13-31.

 

Vicente K.-J., (1999). Cognitive work analysis : toward safe productive and healthy computer-based works.  Lawrence Erlbaum Associate Publishers.

 

Weill-Fassina A., Rabardel P., & Dubois D., (1993). Représentation pour l’action, Toulouse, Octarès.

 



[1] Est à la fois un nom (le fait de disposer de moyens pour réaliser une action) et un verbe (avoir la possibilité). La notion de pouvoir semble être liée à celle de potentiel. Le pouvoir contribuerait à la potentialisation d’une situation. La reconnaissance serait une modalité sociale d’actualisation du pouvoir.

[2] Quatre définitions guident ce propos : 1) la reconnaissance comme expression d’une gratitude –dimension affective et sociale ; 2) la reconnaissance comme l’acte de juger qu’un objet, un sujet a déjà été connu – dimension d’appartenance, de classification, de nature cognitive et d’inscription temporelle, expression d’une continuité ; 3) la reconnaissance comme acceptation de quelques chose qui jusqu’alors était inconnu et/ou non accepté [territoire inconnu, faute] ; 4) la reconnaissance comme légitimation d’une action.

[3] Pineau, G., (2000) « Formation » in Dictionnaire Encyclopédique de l’Education et de la Formation, Nathan Université, pp. 459-462.

[4] En référence à la différenciation établie par les psychologue du travail entre le travail prescrit et au travail réel (Pastré).

[5] Cette notion de « zone d’ancrage » fait référence aux travaux de Giordan relatifs au modèle allostérique de l’apprentissage.

[6] Cette inventivité est sans doute à relier avec la métis (voir Noël Denoyel).

[7] Cette catégorisation n’a pas de caractère exhaustif ni définitif, sa fonction est de soutenir l’argumentation.

[8] Suchman (1987 : 50) « J’introduis l’expression « action située » pour souligner que tout cours d’action dépend de la façon essentielle de ses circonstances matérielles et sociales ».

[9] Nous sommes ici proche de l’une des définition donnée à l’empowerment (

[10] Les Anciens Grecs du VIe siècle av. J.-C. avaient construit ce mot à partir de deux éléments: la préposition sun, «avec, ensemble» et le verbe balleïn, «mettre de côté, lancer, jeter». Le sumbolon désignait un sceau de terre cuite que l’on cassait en deux en donnant un morceau à chaque partenaire lors d’une alliance conclue. Cette partie du sceau originel passait ainsi de génération en génération. Lorsqu’on voulait renouveler l’alliance, on «mettait ensemble» (sumballein) les deux morceaux et s’il s’arrimait parfaitement on reconnaissait alors que les deux parties en cause étaient bien les successeurs des premiers alliés.