L’eldorado arctique


Coups de coeur / dimanche, février 28th, 2021

La banquise fond et les états riverains commencent à lorgner avec convoitise les réserves supposées de pétrole, de gaz, de terres rares – et même de poissons – de l’Océan arctique. Le problème, c’est que sous ce qui reste de banquise se cache la bombe à retardement climatique : des millions de tonnes de méthane emprisonnées dans des alvéoles de glace, les clathrates.
Il se pourrait bien par ailleurs que si les candidatures ont été rares pour l’organisation de la COP 21, ce soit précisément parce que ces puissances n’ont aucune envie de souscrire à un engagement qui les priverait d’exploiter la manne qu’elles espèrent trouver dans
leurs eaux territoriales libres de glace.
Évidemment – et les tensions récentes entre elles en témoignent – c’est toujours la même option politique à courte vue qui prévaut au niveau national : on veut bien un règlement international mais on se sert d’abord. De fait le Conseil de l’Arctique – qui regroupe la Russie, la Norvège , le Danemark, le Canada et les États-Unis – n’a pris
jusque là aucune décision contraignante.
Hormis les ressources que ces puissances espèrent trouver dans leurs eaux territoriales, il y a également l’enjeu lié au transport maritime.
Deux dispositifs pourraient ralentir l’habituel processus : 1° Reconnaître enfin, au niveau international, le statut de réfugié climatique et, par conséquent, l’éventualité de citer les émetteurs de gaz à effet de serre à comparaître et à indemniser, au pro rata des
émissions des uns et des autres. 2° Imposer, dans toutes des zones climatiquement sensibles, une législation particulière quant à l’usage des eaux territoriales. Celle-ci pourrait adopter, dans un premier temps, la forme d’un consensus obligatoire des riverains.

Muriel

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