Il existe une marchandise particulièrement excitante pour les spéculateurs puisqu’en cas de raréfaction, son prix tend vers l’infini. Le risque, c’est qu’en cas d’abondance, il tend vers zéro. Ceci dit, les circonstances actuelles, et notamment la généralisation des aléas climatiques extrêmes, rende son abondance de plus en plus improbable. C’est quoi, cette marchandise ? Les céréales, tout simplement. La spéculation sur les céréales tend donc à se généraliser. Elle rencontre néanmoins des limites : dans les pays pauvres, elle butte sur la demande non solvable ; dans les pays riches les gouvernements ont mis en place des systèmes de régulation. C’est du reste ce que les pharaons avaient institué en Égypte il y a bien longtemps : acheter les excès les bonnes années, les remettre sur le marché les mauvaises. Le problème c’est que les bonnes années se feront de plus en plus rares.