Année sabbatique universelle


/ samedi, avril 10th, 2021

Finalement il y a du bon dans cette pandémie.
La meilleure façon de rompre avec la dialectique mortelle où nous entraîne notre inégalable « modèle économique », c’est de nous prouver les uns aux autres, qu’ensemble nous pouvons encore changer de cap. En particulier parce que si nous continuons à anéantir les derniers biotopes, nous remettrons en circulation de plus en plus de virus.
Alors voilà :
– On fixerait une des années à venir, pas trop lointaine pour qu’il ne soit pas trop tard, mais pas trop proche pour que le plus grand nombre puisse prendre ses dispositions.
– Le mot d’ordre serait « Moitié moins » = moitié moins de travail, moitié moins de consommation, moitié moins de transports carbonés ; ce qui revient aussi à dire « Deux fois plus » = deux fois plus de temps, deux fois plus de dialogues amicaux, deux fois plus de créativité.
– Ceux qui ne pourraient pas, cette année-là, travailler à mi-temps compléteraient leurs vacances avec des congés sans solde.
– Les retraités et les actifs volontaires pourraient prendre en charge des banques alimentaires pour compenser le manque à gagner des plus bas salaires. Ils pourraient également mettre en place des circuits d’achat direct de produits agricoles aux paysans, ce qui permettrait à ceux-ci d’échapper aux dumping des prix que les grandes surfaces leur imposent et de retrouver le temps de vivre.
– Tout ça pourrait s’organiser en phalanges informelles locales, ce qui permettrait de trouver des solutions rapides aux problèmes des uns et des autres ; celles-ci pourraient en particulier édifier des offres de formation au bénéfice des chômeurs.
– Enfin ceux qui, pour une raison ou une autre, seraient dans l’impossibilité de se soustraire au système, pourraient cependant participer à l’année sabbatique en appliquant le précepte du « moitié moins » à leur vie quotidienne et en reversant une partie de l’argent ainsi épargnée à la caisse de la phalange ; il pourrait servir en
particulier à alimenter le fonds vert.
Une manière de restituer leur avenir à tous les enfants du monde ou, du moins, de comprendre que c’est possible si chacun fait ce qu’il faut. C’est avec les petits ruisseaux qu’on fait les grandes rivières… comme dit aussi le colibri.

« Back to Glossary Index