Grande courroie de transmission


/ samedi, avril 10th, 2021

Traduction de l’anglais « Great conveyor belt », dénomination par laquelle on désigne le circuit intégré des courants océaniques, superficiels ou profonds. Ceux-ci sont par ailleurs en corrélation avec les différentes composantes de la circulation atmosphérique. Jusqu’à une époque récente les spécialistes étaient capables de décrire avec une grande exactitude ses différentes composantes : ses principaux courants de surface (Ex : Gulf stream), ses mécanismes fondamentaux (Ex : plongée thermohaline), ses événements périodiques (Ex : El Niño ). Et puis, du fait de l’impact de différentes actions anthropiques, ces composantes ont commencé à changer : modification des courants superficiels (Ex : affaiblissement du Gulf stream), des courants profonds (Ex : plongée des eaux de surface de plus en plus méridionale dans l’Atlantique nord), apparition de nouveaux événements périodiques (Ex : La Niña dans le Pacifique). Or on comprend bien que la régularité des climats est une composante essentielle de la survie des communautés humaines. Les îles du Pacifique qui disparaissent sont un effet spectaculaire de la déstabilisation climatique. Mais celle-ci est globale et, à terme, n’épargnera personne. Pour mémoire, Bordeaux est approximativement à la même latitude que Montréal. Enfin la quasi totalité des rétroactions est positive. Le puits bio-géo-chimique de carbone, le seul durable, est en train de se fermer de toute part. Ce puits, c’est celui qui résulte de la descente de la biomasse dans les bas fonds, c’est-à-dire des déchets produits par les organismes marins. La dégradation des récifs de corail, pouponnières des océans, et la pêche industrielle par raclage des fonds détruisant les biotopes y contribuent fortement. Mais le plus grave est ailleurs : l’acidification des couches superficielles des eaux du fait de l’accumulation de dioxyde de carbone dans les basses couches de l’atmosphère est favorisée par le froid. Elle est donc très élevée dans les eaux polaires. Or c’est précisément dans ces zones que l’on trouve les organismes à la base des chaînes alimentaires : ptéropodes en Arctique, krill en Antarctique. Du fait de cette acidité accrue, ces organismes ne calcifient plus correctement. Il faut donc s’attendre à une diminution sensible non seulement de ces populations mais aussi de toutes les autres.

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