Rapport au vivant


/ samedi, avril 10th, 2021

Signé Montaigne « Je hais entre autres vices, cruellement la cruauté, et par nature et par jugement, comme l’extrême de tous les vices : mais c’est jusques à telle mollesse, que je ne vois pas égorger un poulet sans déplaisir, et ois impatiemment gémir un lièvre sous la dent de mes chiens, quoique ce soit un violent plaisir que la chasse. Je ne prends guère bête en vie à qui je ne redonne les champs. Il y a un certain respect qui nous attache et un certain devoir d’humanité, non aux bêtes seulement qui ont vie et sentiment, mais aux arbres même et aux plantes. Nous devons la justice aux hommes et la grâce et la bénignité aux autres créatures qui en peuvent être capables ; il y a quelque commerce entre elles et nous et quelque obligation mutuelle. » Bien vu, comme tout le reste. À quoi il convient d’ajouter aujourd’hui – s’agissant des plantes et des bêtes – que notre survie dépend de la leur. Il faut donc, selon le cas, les épargner (abeilles et autres insectes pollinisateurs) ou renoncer à les élever pour les mettre à mort (méthane émis par les bovidés, bloom algal provoqué par le déversement du lisier).

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