Propriétés des systèmes complexes qui impliquent une incidence en retour d’une phase donnée de leur développement sur une phase antérieure. Les rétroactions forment donc des boucles.
Une rétroaction peut être positive ou négative. Dans le second cas, l’effet en retour va limiter ou arrêter le développement ou
l’évolution du système en intervenant sur telle ou telle de ses variables.
Les rétroactions négatives ou rétro-inhibitions constituent une modalité essentielle de la régulation des systèmes biologiques. Par exemple l’ingestion d’aliments induit, via le système nerveux et hormonal, la sécrétion du suc gastrique qui va permettre la digestion ; quand le bol alimentaire parvient dans l’estomac, il enclenche la libération d’une hormone, la gastrine, qui va accroître la sécrétion de suc gastrique. Mais si le Ph de l’estomac tombe en deçà d’un certain seuil, l’acide excédentaire va inhiber la libération de gastrine, ce qui va interrompre la production excédentaire de suc gastrique.
Les rétroactions positives, au contraire, induisent une augmentation d’une ou de plusieurs variables du système. La structure en boucle engendre alors une spirale croissante de la variation initiale avec, à terme, un basculement du système, induisant une disparition temporaire ou définitive de son état antérieur.
Ce sont ces « rétro-accélérations » qui sont à craindre pour ce qui est de la préservation des biotopes.
Par exemple l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère arctique induit un réchauffement brutal, la part de l’ensoleillement étant la plus faible dans cette zone. La fonte de la banquise fait passer les surfaces, libres de glace, de l’albédo
le plus élevé à l’albédo le plus bas ; la zone emmagasine donc de plus en plus de chaleur, ce qui accélère la fonte de la banquise en été et ralentit sa reconstitution en hiver. La banquise diminue donc encore, ce qui induit un nouvel accroissement de la chaleur, etc…