Forêt : lieu planté d’arbres atteignant une certaine surface. Il importe de distinguer les forêts primaires, les forêts naturelles et les forêts de rente. Ces dernières sont exclusivement plantées d’espèces destinés à la vente, par exemple le pin Douglas. Les forêts primaires sont celles qui ont conservé leurs qualités d’origine ; elles se caractérisent par leur richesse variétale. Par exemple l’Amazonie : 700 espèces différentes à l’hectare.
Les forêts naturelles sont celles qui se sont spontanément établies ou rétablies à la suite de bouleversements climatiques.
Les forêts de rente, au contraire des précédentes, n’abritent que peu d’espèces pendant la croissance des arbres exploités et, après la coupe, laissent habituellement place à des friches stériles.
Une forêt naturelle, qu’elle soit primaire ou pas, se caractérise par une dualité essentielle :
– les arbres, en une sorte de rivalité, élèvent de plus en plus leurs feuillages afin de capter la lumière du soleil.
– leurs systèmes racinaires, au contraire, ont établi de multiples coopérations. Cela va du stockage de l’eau de pluie à l’échange de protéines, en passant par l’hébergement d’espèces symbiotiques.
Ce système d’interactions complexes, en multipliant les biotopes, a fait des forêts le refuge naturel d’une grande variété d’espèces animales.
La forêt, c’est la vie.
L’un des effets prévisibles de la déstabilisation climatique globale est la perte du couvert végétal naturel. Une estimation déjà ancienne avait établi qu’au plus fort du réchauffement, les lignes isothermes se déplaceraient en moyenne de 6,5 kms par an et les espèces végétales, perdurant dans des biotopes conformes aux biotopes initiaux, coloniseraient de nouveaux milieux à une vitesse de 3 à 4 kms / an.
Par ailleurs des chercheurs ont sonné l’alerte, les uns sur la dégradation de la forêt sibérienne, les autres, sur celle d’Amazonie. Pour les premiers, c’est la fonte du pergélisol qui met en péril tout l’écosystème. Pour les seconds, la déforestation massive – 2 000 arbres à la minute – non seulement détruit l’écosystème mais anéantit encore son bénéfice climatique.
Il ne s’agit pas seulement du stockage du carbone. En Amazonie, ce sont les feuilles qui servent de noyaux de condensation à la vapeur d’eau. Autrement dit ce n’est pas seulement parce qu’il pleut qu’il y a des arbres ; c’est aussi parce qu’il y a des arbres qu’il pleut.