Il y a plusieurs façons de faire aller le peuple là où l’on veut qu’il aille : la théocratie, la dictature, l’argent pur et simple. La première modalité a la faveur des pays pauvres. La seconde implique que l’on puisse payer au moins l’armée. La troisième est compatible
avec la démocratie formelle et consiste à acheter des médias (Vincent Bolloré), une campagne électorale (Sarkozy en 2007), un parti ( Poutine faisant main basse sur l’extrême droite), des groupes de pression.
Ce cas est en particulier celui de la compagnie TransCanada qui avait décidé d’avoir la peau de David Suzuki, l’écolo le plus célèbre du Canada en 2016, de façon à faire passer en force son oléoduc. Stratégie : dénigrement et diffamation via une firme de relations publiques.
Et puis, à supposer que les écolos se soient lancés dans la bataille judiciaire, on voyait la suite à vue d’œil : procès à répétition, appels, multiplication des cours et juridictions, le tout, naturellement, avec les meilleurs avocats, les plus chers, ceux que les naïfs d’en face n’auraient jamais les moyens de se payer.
La forme achevée de cette prévalence de l’intérêt privé sur tout autre considération est le lobby. Il s’agit d’une structure organisée conçue et entretenue pour obtenir un certain résultat de la cible visée ; exemple : les marchands d’armes instrumentalisant George Bush de façon à déclencher la guerre en Irak.
Finalement ce sont les militants québécois qui ont eu raison de ce projet pharaonesque (4600 kms d’oléoduc, voués en particulier au transport du bitume extrait du schiste), lequel a été abandonné en 2017.
Argent et démocratie
Coups de coeur / mercredi, mars 10th, 2021