AEI


/ lundi, avril 26th, 2021

Acronyme désignant l’Agriculture Écologiquement Intensive. Ce concept capital a été inventé par Michel Griffon, agronome. Il agence l’ensemble des pratiques alternatives à l’agriculture industrielle, susceptibles d’engendrer, au cas par cas, un système de production durable, à la fois performant et résilient.
Son élaboration repose sur une analyse précise des systèmes de production antérieurs ; celle-ci lui a permis de dégager des notions cruciales, entre autres :
– le forçage productiviste d’une fonctionnalité naturelle donnée : l’eau d’irrigation au
néolithique mésopotamien, la cendre de la culture sur brûlis de l’Europe des forêts, le labour de destruction des herbacées, les engrais et pesticides de l’agriculture de rente, etc…
– les désordres qu’il induit : assèchement et salinisation, déforestation, compaction du sol et destruction de ses fonctionnalités naturelles, empoisonnement des eaux, etc…
Ses deux concepts fondamentaux sont la viabilité et la résilience. La productivité maximale indéfiniment reconductible, c’est fini. La priorité doit désormais être donnée, dans l’agriculture, à la capacité de récupération des fonctionnalités antérieures. Ceci passe par une rupture avec la pratique de l’intrant productif mais finalement appauvrissant. L’AEI vise, au contraire, à une optimisation harmonieuse de toutes les fonctionnalités naturelles.
Par exemple : structuration racinaire du sol par l’agroforesterie afin d’optimiser la rétention d’eau, engrais naturel produit par la microfaune d’un sol restauré, optimisation de l’utilisation du rayonnement par des cultures associées ou successives, mise en place de sites de maintien des pollinisateurs, etc…
Au bout du compte, il s’agit au fond que l’humanité, dans ses pratique agricoles, parvienne enfin à la maturité, ceci en y intégrant la complexité essentielle des processus naturels, et par conséquent, qu’elle rompe définitivement avec les conceptions simplistes et destructrices de l’agriculture industrielle.

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