Mort blanche des coraux
La Grande Barrière de corail d’Australie – le plus grand récif du monde et une réserve majeure de biodiversité – est menacée d’extinction. Le réchauffement des eaux provoque, en interaction probable avec des cofacteurs, sur une importante partie du biotope le blanchiment des coraux. Il faut savoir préalablement que les polypes spécifiques qui forment les structures carbonées typiques du corail y vivent en symbiose avec des algues avec lesquelles ils échangent des molécules et des protéines qui assurent la survie des deux espèces, engageant en particulier la fonction vitale de la respiration. Quand les eaux deviennent trop chaudes, les polypes expulsent les zooxanthelles, leurs algues symbiotiques ; ils ne survivent que quelques mois à cette séparation. La phase de dégradation actuelle paraît accélérée, par rapport à des séquences antérieures par la pollution et la surpêche qui fragilisent également cet écosystème complexe. L’aspect le plus sensible des déséquilibres induits par cette interaction de multiples facteurs, est la prolifération dans les récifs d’étoiles de mer géantes, les acanthasters, qui accélèrent encore le processus en dévorant les polypes. Cette invasion pourrait avoir été favorisée par la disparition d’une protéine répulsive, issue de la symbiose, qui tenait jusque là ce prédateur à distance. Or non seulement les récifs coralliens sont les réservoirs de biodiversité des océans et les pouponnières d’un grand nombre d’espèces, participant par là au maintien du puits biogéochimique de carbone, mais ils rendent en outre des services écosystémiques directs comme la séquestration directe du carbone ou la protection contre la houle et l’érosion des côtes. Sans parler des avantages économiques qu’ils procuraient jusque là aux communautés des zones littorales.
« Back to Glossary Index