Moins de gâchis, moins d’argent… plus de temps. L’argument implicite des productivistes, c’est que l’obsolescence programmée maintient un niveau élevé du nombre des emplois. Mais c’est une illusion qui repose sur la captation inutile du temps de vie. Le travailleur est aussi un consommateur. Nommons cet être théorique TC. TC travaille beaucoup ; il touche un bon salaire. Il peut donc racheter périodiquement les mêmes machines, ou presque, en jetant les autres au rebut ou de nouvelles machines, généralement supplétives des rapports humains confisqués par le labeur. En fait TC perd son temps en travail rémunéré, pour d’inutiles achats suscités aussi bien par la qualité intentionnellement dégradés des produits, les faux besoins suscités par la publicité, le déficit relationnel. Si TC travaillait moins pour produire le véritablement nécessaire, avec la plus grande qualité possible, il aurait finalement les mêmes services procurés par ses achats, beaucoup plus de temps pour vivre et d’opportunités de rencontrer d’autres personnes. Et l’environnement souffrirait moins des déchets accumulés. Comment opérer la conversion de l’économie du gâchis à l’économie minimale ? Il faut commencer pas favoriser la production durable et il faut que ceux qui seront les premiers bénéficiaires de cette production amorcent la conversion vertueuse en réinvestissant systématiquement le gain théorique, engendré par les produits qui n’auront pas à être remplacés, dans le secteur de l’économie durable. Parallèlement tous ceux qui seront employés dans ce nouveau secteur devront partager le travail ; ils auront donc plus de temps libre mais un moindre salaire. En attendant que la production durable soit suffisamment diversifiée, pour leur permettre de satisfaire des besoins équivalents à ceux auxquels répondait le système productiviste, il faut donc instituer des caisses de solidarité (abondées par les placements solidaires et comportant des crédits à 0%) qui leur permettent de maintenir un niveau de vie acceptable. Les lois sur les structures de production coopératives et l’interdiction de l’obsolescence programmée ont été votées en France. L’épargne vouée au développement durable est disponible. Les chômeurs qualifiés ne manquent pas non plus. Il ne reste donc plus qu’à trouver des entrepreneurs. Les pouvoirs locaux (municipalités, conseils régionaux) pourraient utilement favoriser les projets de ces entrepreneurs de l’avenir en mettant à leur disposition des locaux disponibles et des structures d’assistance, du type pépinières d’entreprises.
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/ vendredi, avril 9th, 2021