Composés chimiques employés systématiquement dans l’agriculture de rente afin de maximiser les rendements, les pesticides sont des molécules chimiques destinées à éliminer les ravageurs potentiels des cultures, essentiellement les insectes (insecticides) et les moisissures (fongicides). Cependant leur emploi conjugué à celui des V.H.R. (variétés à haut rendement) s‘est révélé contreproductif ; la faible variabilité génétique de ces plans et l’emploi répété de ces molécules suffisent en quelques années à sélectionner des super-ravageurs. Il faut alors soit augmenter les doses, soit investir dans un nouveau cultivar, soit encore passer à une nouvelle génération de pesticides (écosystémiques, par exemple, c’est-à-dire enrobant la graine ou répandus préalablement dans le sol). Outre ces performances discutables, les pesticides ont provoqué de nombreux dommages collatéraux : maladies professionnelles des travailleurs de l’agriculture, cancer notamment, génotoxicité pour les consommateurs de ces productions, élimination progressive des insectes pollinisateurs, atteintes répétées à la biodiversité. Outre le fait qu’ils empoisonnent les cours d’eau, ils pourraient également être impliqués dans l’étiologie de l’autisme – les neurotoxiques représentent 40% de la production actuelle – et dans l’effondrement des populations d’oiseaux. Les O.G.M., qui se sont longtemps présentés comme une alternative, ne sont en réalité destinés qu’à préserver ce marché lucratif pour les majors de l’industrie chimique ; l’élimination du ravageur principal ne dispense en rien de l’emploi de pesticides pour tous les autres ravageurs potentiels. Dans une période qui sera de plus en plus marquée par l’incertitude climatique, la sagesse commanderait, au contraire, une culture biologique de mélanges variétaux les plus riches possible.
« Back to Glossary IndexPesticides
/ samedi, avril 10th, 2021