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Coups de coeur / lundi, mars 8th, 2021

Confrontée à la haute probabilité d’une déstabilisation climatique globale et à son impact en termes de détresse humaine, une réflexion plus spécifiquement philosophique s’impose ; elle vise en particulier :

  • à ménager l’espace théorique des synthèses interdisciplinaires indispensables
  • à constituer un think tank à l’usage des acteurs du champ social et politique.

Ses axes principaux :

Rompre avec notre système de représentations.
Celui-ci est globalement inadéquat et fait désormais obstacle à une nécessaire prise de conscience. Il importe de penser le réel dans sa complexité et sa continuité, c’est-à-dire de renoncer à notre tropisme à la fois causaliste, analytique et substantialiste.
Ce qui survient est émergence, c’est-à-dire résultante aléatoire d’un faisceau de facteurs variables, aux effets non linéaires, jamais entièrement déductible des conditions précédentes. Il n’y a de causalité simple que dans les manuels de physique et les lois qu’on y énonce sont des approximations analytiques du réel, les lettres d’un alphabet qu’il ne suffit pas de connaître pour savoir lire.
C’est parce que le monde est une entité essentiellement complexe et chaotique qu’il fait émerger des formes nouvelles mais la condition de leur surgissement est aussi celle de
leur disparition.

Se donner les moyens d’agir.

Parce que nous sommes dans le déni, nous exposons déjà les plus vulnérables.
Il n’y a pas, en ces matières, d’évidence du mal ; c’est pourquoi le devoir préalable est un devoir d’intelligence.
Les pays qui détiennent à la fois le pouvoir économique et le pouvoir décisionnaire sont des démocraties. En démocratie l’homme politique, pris entre les certitudes des économistes et les principes déontologiques des scientifiques, entre les exigences de son électorat et ce que la raison commande, prend presque toujours des décisions à court terme, remettant à plus tard la solution des problèmes. Une action politique qui
répondrait de l’avenir ne peut donc en appeler qu’à la moralité.
Hans Jonas(1) reformule l’impératif catégorique à la mesure des risques :

« Agis de telle manière que ton action soit compatible avec le maintien d’une vie authentiquement
humaine sur Terre. »

Mais avons-nous besoin d’une nouvelle morale ? Nous avons déjà commencé à ruiner des vies et à confisquer celles de nos enfants…

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